lundi 5 mars 2012

The Awesomest Song(s) Of The Week (XV) : Alt J


Autant vous prévenir tout de suite, le propos de ce nouvel article sera aussi redondant que la créativité du groupe proposé est novatrice ! Petit élément de contexte : alors que l’autocongratulation consanguine de la musique hexagonale était samedi soir aux VDM à son paroxysme, tant en terme de flagornerie que d’hypocrisie, ce n’était surtout pas devant son poste de TV que tout mélomane francilien esseulé aurait dû échouer, mais plutôt au Point Ephémère, pour le concert de Casiokids, génial crew électro pop norvégien. D’une part pour assister au show cathartique de ces délicats barbares aux gants de velours venus du Grand Nord,  mais également pour découvrir abasourdis la première partie que personne n’attendait : les Kinder Surprise cambridgiens d’Alt J. Nous y voila. Au risque de se répéter… Encore une fois, il y a de quoi être époustouflé par la capacité insolente des teenagers ayant grandi dans les verts pâturages d’Albion  à composer des hymnes tubesques dès la sortie de leur couffin. Pas encore l’âge de se la bingedrinker au pub du coin, leur restant vraisemblablement de nombreuses copies à noircir et des centaines de stylos à mâcher avant de pouvoir accéder au sérieux statut d'adulte, mais les voilà déjà qui parcourent les salles de concert pros, excitent les critiques de tous poils et viennent de sortir un deuxième EP fascinant: Matilda/Fitzpleasure, qui fait suite au non moins qualitatif Bloodflood/Tessellate.



Les quatre boys en culotte courte, vraisemblablement accompagnés de leurs parents se sont ainsi permis de dérouler avec un flegme élégant, au nez et à la barbe de tout un public d’hautains frenchies indisciplinés, un set de six compos impeccables d’une indéniable efficacité. 


Tout en retenue, les quelques chansons d’Alt J frappent avant tout par la richesse polyphonique des mélodies et leur capacité à juste conserver l’essentiel. Ainsi ici pas de fioritures, pas question de jouer au « musicien pop hype du moment » . La musique est avant tout une affaire d’émotion et de maîtrise. A l’aide d’un étrange set de batterie réduit a son minimum syndical, sans la moindre cymbale, la section rythmique se borne à produire manuellement des beats étrangement nus et mécaniques qui se rapprochent fortement d’une boîte à rythmes électro. Ce sont les nappes de synthés dotées de puissantes saturations qui vont draper le tout. Enfin les voix juvéniles et les parties de guitares n’ont plus qu’à virevolter, se toiser, s’entrecroiser, se lover, se nouer et se dénouer par dessus, tissant ainsi de complexes motifs décoratifs. 


Les résultats les plus probants sont certainement les splendides tapisseries sonores à écouter en boucle que composent Fitzpleasure et Breezblocks. Les tribulations vocales de ces troubadours prépubères y alternent de manière incessante avec des parties instrumentales à la fois simples et lyriques et surtout parfaitement calibrées. Et franchement que dire d’autre que «  baaaah ma bonne dame, c’est vachement beau ça dites moi donc ! ».  




La ballade Matilda, enfin, est une broderie impeccable. Morceau aussi simple et reposant que la géométrie parfaite du triangle que le groupe s’est choisi comme logo, il glisse tranquillement et sûrement, laissant à son terme une indicible impression de plénitude.


On vous avait déjà causé des rafraîchissants bébés surdoués d’Egyptian Hip Hop et de Coastal Cities auxquels on pourrait ajouter un liste longue comme les jambes d’Adriana Karembeu, de Late of The Pier à The View … Bon sang, mais à quand enfin une étude scientifique de neuroscience appliquée digne de ce nom pour extraire une fois pour toutes le code  ADN britannique responsable de cette supériorité musicale inacceptable. Il y en a marre de ce protectionnisme et de la défiance de ces satanés rosbeefs.  Faisons-en profiter le plus grand nombre au plus vite ! Plus que jamais engageons-nous génétiquement parlant pour redistribuer équitablement les allèles du talent musical entre toutes les nations … Au moins pour nous éviter le supplice de certaines Victoires de la Musique ! Please … ! Be cool guys !!!!

En attendant mémorisez bien ce nouveau raccourci clavier désormais indispensable : Alt-J.







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