vendredi 25 novembre 2011

Bienvenue au Hot Club de Paris !



L’Angleterre nous a toujours vendu du rêve et ce n’est pas prêt de s’arrêter ! Non, Hot Club de Paris n’est pas un groupe de jazz, Django Reinhardt n’a pas influencé leur jeu de guitare. C’est juste pour faire hype, comme « Arctic Monkeys » ou « Egyptian Hip Hop ». Mais ne vous inquiétez pas, ce n’est pas une escroquerie artistique.


Ils sont trois, trois à chanter, une guitare, une basse et une batterie. Jamais rien d’autre. Ca suffit largement quand on sait comment les exploiter. Et ils le savent ! Comment définir leur musique… de la power pop punk au son clair, un accent du nord à couper au couteau (Liverpool, pas Béthune) de la spontanéité, de l’énergie, de l’inventivité.  

Les disques sont courts et rapides, pas de pause ou presque. La technique des trois Liverpudlians est impressionnante, rappelant un peu celle des Born Ruffians, en plus nerveux. Ils ont un style, oui réellement un style. Du math rock qui n’a pas oublié son passé anglais - on reconnaît l’influence des Clash et des Jam sous le vernis - mais qui regarde vers le futur, sans sophistications, sans électronique, sans robots et sans Chinois. C’est presque du garage rock malgré la propreté de la finition, des néo Mods, propres sur eux mais nourris à la bière. Un son immuable, aucun instrument n’est laissé derrière, personne n’accompagne personne, tout le monde est ensemble. Les harmonies ont l’air de se trouver naturellement, les rythmiques changent incessamment, les polyphonies sont omniprésentes.

Le Hot Club de Paris ne se prend pourtant pas au sérieux. La forme est teenage, les titres n’ont pas de sens (“Yes/No/Goodbye”, “Names and names and names”, «Sometimesitsbetternottostickbits-ofeachotherineachotherforeachother »), pas plus que les clips. C’est le génialissime label Moshi Moshi qui a eu l’honneur de produire leur premier album “Drop It Til It Pops”, en 2006. Une demi-heure très prometteuse. Quatre singles très inspirés (Shipwreck classé 153ème, Everyeveryeverything 140ème, Alleluia !) une énergie qui ne se relâche qu’à la onzième piste, quelques essais délirants (Welcome to the Hop, Bonded by Blood) qui font penser à du Blink 182 sous influence gospel et musique traditionnelle anglaise, et une conclusion qui donne vraiment envie de voir la suite (Everyeveryeverything)!

Ecoute intégrale de Drop It Til It Pops



En 2008 sort leur deuxième disque, « Live at Dead Lake », et ce n’est pas un live. Aucune concession, pas un gramme de folie en moins, Moshi Moshi tu l’aimes ou tu dégages. Le premier single Hey Housebrick est brillant, simple, direct. Les chœurs sont lumineux, la chanson est enthousiaste et réussie, tout comme My Little Haunting,  le second single. L’album suit son cours aussi sereinement que le premier, avec la même spontanéité et la même fraîcheur. Dédicace à The Friendship Song et We Played Ourselves, du bel ouvrage instrumental. The Dice Just Wasn’t Loaded From the Start fait penser aux trips acoustiques des Libertines enregistrés dans leur salon. Le disque fait à nouveau une pause avec Found Sleeping puis conclut énergiquement et positivement avec Sparrow Flew With Swallows Wings (« le moineau qui volait avec des ailes d’hirondelle »), sans doute une interprétation personnelle du « Geai paré des plumes du Paon » .


Ecoute intégrale de Live At Dead Lake

En 2010 paraît un EP, With Days Like This As Cheap, composé de six chansons, et il semblerait bien qu’il y ait un soupçon d’évolution dans leur son. Des clochettes par ci par là, des riffs plus saturés, plus « américains ». Rien de grave rassurez-vous, Matthew Smith n’arrivera jamais à imiter un Texan. Les chansons déboîtent toutes, Dog Tired At The Spring Dance sonne bien « à l’ancienne » frère, les autres cherchent une autre voie, plus longue, et la trouvent avec succès.

Hot Club de Paris - Will You Still Be In Love With Me Next Year by AtlantideZine

Encore un EP très similaire paru au début de cette année : The Rise And Inevitable Fall Of The High School Suicide Cluster Band, (il fallait jouer en 1967 pour choisir des titres aussi pourris les mecs). La musique est toujours aussi bonne ; mettons en relief la chanson éponyme particulièrement brillante, les chœurs sont toujours aussi élégants et les musiciens toujours aussi inventifs. Mais il y a un petit quelque chose… c’est plus propre, plus travaillé, les durées se sont allongées.  C’est difficile à reprocher quand même ; ce blog ne note pas la musique et il ne fera pas de critique facile non plus.

Hot Club de Paris - Free The Pterodactyl 3 by The Drift Record Shop

Allez on finit avec un son des quartiers nord :

Long Live the Club !







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